Léontine (21 ans) et Pierre (23 ans) se sont mariés le mardi 21 juin 1887 à St-Philbert-du-Pontcharrault.

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Pierre et Léontine signent leur acte de mariage.

Les témoins sont :

  • Emile DECOU, 47 ans, maçon, oncle de Pierre
  • Gustave ROUSSEAU, 21 ans, menuisier, frère de Pierre
  • Marcel BELY, 38 ans, fermier, cousin de Léontine
  • Octave BELY, 33 ans, domestique, frère de Léontine

Pierre était maçon et demeurait à St-Juire et Léontine lingère au château de Piorin à La Barbinière de St-Philbert où elle demeurait avec ses parents.

Ils vinrent s'établir dans le bourg de St-Juire dans l'impasse St-Georges. D'abord au n° 3 puis Pierre construisit en 1893 l'habitation familiale au n° 5 (où habite actuellement sa petite fille Anette). C'est aussi lui qui fabriqua aussi le mobilier de la maison tel le lit qui possède un beau motif sculpté en tête du lit. Une de ses petites filles, Claudine, possède encore ce lit.

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From Address:

Leur 1ère fille, Juliette naquit un an plus tard à St-Juire.

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1897 : Léontine avec ses 4 premiers enfants : Juliette, Edmond, Lina et Marthe

Rapidement la famille s'élargit avec l'arrivée de 3 enfants supplémentaires : Louise, Georges et Yvonne.

En 1896, Le recensement nous informe que la famille dont le père est maçon est composée ainsi

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En 1901, le recensement nous indique que Pierre est ouvrier maçon chez un nommé Bonnaud. La famille s'est alors agrandit de deux enfants (Marthe et Louise).

Le recensement de 1906 donne Pierre comme cuisinier et seuls Louise et Georges sont encore présents à la maison

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Edmond (17 ans), Juliette (18 ans) et Lina (14 ans) ont donc déjà quitté le domicile familial. On ne les retrouve pas à St-Juire cette année-là.

Juliette est alors aide-cuisinière à Ste-Pexine chez Gustave Chevallereau. Elle sert certainement au château de Bois Sorin.

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Les souvenirs de famille veulent que Lina ait d'abord été placée dans une ferme de St-Vincent-Puymaufrais pour y garder les vaches puis elle aurait été placée au château de Piorin à St-Philbert. Sur le recensement de 1906, elle n'apparait pas dans ces deux communes.

Marthe (née en 1897 et qui a donc 9 ans) vit à St-Philbert chez son oncle Octave Bély et sa tante Célestine Coumil. Le couple ne pouvant avoir d'enfant, Célestine avait demandé à sa belle soeur Léontine de pouvoir adopter Marthe. Léontine s'y est opposé mais a accepté que sa fille soit élevée par sa belle-soeur.

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En 1911, Pierre est recensé comme coiffeur et Yvonne est venue se rajouter à la famille.

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On retrouve la famille en 1924 ou 1925 devant le pailler de la ferme de Casserole :

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Claude Rousseau nous parle de Léontine :

J'ai eu un jour l’idée de demander à mon arrière grand-mère Léontine quel était son plus vieux souvenir. Elle me répondit que c’était un soldat qui jouait du tambour dans la cour du château.
Ce château était celui du Puy-Orin où ses parents étaient employés et si des soldats cantonnaient au milieu de la cour, la cause en était la guerre de 1870.
Léontine avait alors 4 ans et cela se passait sous l’empire Napoléon III.
Léontine a élevé ses enfants dans l’unique pièce de sa maison meublée de trois grands lits dont un possédait un ciel soutenu par les montants érigés à ses quatre coins. Un potager était aménagé dans le mur près de la cheminée et permettait de cuisiner avec les braises prélevées dans cette dernière.
Léontine ne chauffait guère sa maison même en plein hiver et quand son gendre Raymond Chauveau était invité chez elle, celui-ci qui était d’un naturel frileux remettait du bois dans la cheminée. Léontine voyant les flammes monter et se faire chaleureuses s’armait d’un pot d’eau et allait arroser les bûches incandescentes afin de diminuer cette intensité calorique à laquelle elle n’avait pas été habituée.
Devenue veuve en 1936, Léontine vivait seule et modestement, elle bénéficiait de la proximité de ses deux fils Edmond et Georges à 50 mètres de son logis.
Au repas de midi, Léontine déjeunait d’une grande tartine de pain sur laquelle elle étalait un petit morceau de sardine (la sardine lui faisait bien 3 à 4 repas).
Pour le repas du soir, elle se faisait de la soupe bouillie à laquelle elle rajoutait du lait, puis une pomme piquée au bout d’une brindille qu’elle faisait cuire sur une tuile posée sur la braise. Elle buvait de la camomille dont elle faisait chauffer l’eau dans un pot de terre coiffé d’une coquille Saint Jacques en guise de couvercle.